Besoin de douceur...

Et si derrière un comportement alimentaire se cachait un besoin plus profond ? Un besoin de douceur par exemple. Je vous laisse découvrir l’extrait de consultation de Julie…

Julie est épuisée. Elle déplore vivre sa cinquantaine dans un corps de deux fois son âge. En manque d’énergie au saut du lit, son quotidien est parfois difficile.

Lors d’une consultation, elle parle du brownie qu’elle se prépare et déguste certains soirs comme d’un aveu. Elle porte un jugement, ce ne serait « pas très bien ». Je lui demande :
— Peut-être ce brownie, cette expérience, répondent-ils à un besoin plus profond, caché ?
— Je ne sais pas… sûrement un besoin de réconfort… de douceur justement.

Oui au besoin de douceur.

Je sens une pointe de colère émerger, je la laisse continuer :
— Vous savez, quand on se trouve plongée brutalement dans la maladie, on reçoit l’injonction d’être forte, de combattre, d’aller au front alors que c’est le ventre qui trinque. Cette injonction, on la lit sur des affiches, on l’entend du corps médical bien intentionné, de l’entourage qui nous rêve insubmersible, de quelques autruches. C’est une attente assez culpabilisante. On n’a pas toujours ni l’envie ni l’énergie d’être forte.
Depuis l’annonce, j’ai surtout besoin de douceur, de me sentir portée. Et je crois que pour se battre, non se débattre, la bienveillance reste la plus belle béquille.

L’expérience du brownie nous a permis de faire émerger son besoin de douceur, si important pour elle.
Quand on se quitte, Julie me dit qu’elle a envie d’explorer dans les prochains jours bien d’autres manières de se donner de la douceur, de croquer, au delà du brownie régressif, la vie!

logo Sarah Pottier